Choses lues en 2020

Choses lues en 2020
Photo de Kimberly Farmer sur Unsplash

Comme chaque année, je fais l'exercice de lister des livres que j'ai lus. Après les 32 livres de 2018 et les 42 de 2019, j'ai fait un peu moins cette année, avec 30 livres.

Les livres lus cette année ont une ancienneté moyenne de 40 ans (date de publication moyenne : 1981 ; et oui, c'est un objectif de lire des livres vieux, cf. : Lindy effect).

10 janvier 2020 : Louis XI, de P. M. Kendall (1971)

Conseillé par Jean-Luc Mélenchon, à la fin de son interview Thinkerview, c'est excellent. Un super bouquin, vraiment très bien écrit, qui se lit avec grand plaisir, même si il relate plutôt en détail la vie de Louis XI. Un chapitre d'introduction majestueux qui, sur un style foucaldien, tente de retranscrire l'étrange fossé qui nous sépare des hommes du moyen âge. C'est brillant, à relire, sur une vie plus simple, plus frustre, mais connectée à d'autres choses. Et l'ensemble du livre est très classe. Le portrait de Louis XI en négociateur est excellent. Il y a une vraie leçon derrière, sur le non usage de la force militaire. Je lisais ça en même temps que mon fils était dans une période où il ne voulait pas aller se coucher et ça fait réfléchir sur le fait de plier, d'accepter les exigence de l'autre. Notamment, j'ai été surpris, du moment où il a une position avantageuse sur les anglais et où, plutôt que d'attaquer, il négocie et les paye. Je me suis dit : faiblesse. En réalité, il se les est offerts. Avec ce système de pension. Qui est une forme de domination. Et j'ai découvert l'existence de la Bourgogne, duché plein de richesse, magnifique. Et la position précaire des rois de France, soumis aux féodaux. La composition stratégique permanente entre le dedans (les princes des régions), le dehors (les ennemis). L'invention de la guerre froide. La victoire contre la Bourgogne et Charles sans qu'un village ne soit brûlé en France. Son usage de la force ensuite, qu'il regrettera. La capacité à prendre les opportunités, à jouer des coups longs, qui parfois ne marchent pas (ses négos avec Warwick). Bref, un super beau blast d'histoire, de stratégie.

5 février 2020 : Histoire de la sexualité, tome 2 : l'usage des plaisirs, de Michel Foucault (1984)

Un super livre bien sûr. Je reviens vers Foucault comme vers un endroit harmonieux. Ce ne sont pas ses sujets qui m'intéressent en l’occurrence, mais sa façon d'écrire, son sens de la synthèse, son style. Sa façon de découper des pans de la réalité, très abstraits, de les illustrer, de faire des listes bien ordonnées, d'être extrêmement pédagogique.

Le livre décrit le rapport à la sexualité des grecs. C'est passionnant. En vrac : il observe une forme de continuité étonnante des sujets de préoccupation morale des grecs classique avec la pastorale chrétienne. Certes, les grecs étaient plus "libres", mais déjà inquiets de la monogamie dans le mariage, des relations avec les garçons. Chez eux, ça se joue en revanche dans une forme très différente : ils sont très pudiques, ils explicitent très peu les sujets sexuels mais trouvent ça naturels. Le plaisir est logique et ne doit pas être contré. En revanche, dans le cadre de la diététique, l'homme libre doit être en combat contre lui-même pour faire triompher la tempérance, c'est à dire qu'il doit se contrôler, car les pulsions et les actes sexuels sont des pentes glissantes où on perd de soi (éjaculation comme perte, l'échauffement, perte de son esprit, etc.). La sexualité est regardée au même titre que la nourriture et les prescriptions sont comme une forme de régime : pas trop de sexualité en été, des rapports brefs en automne, etc.

Ensuite, il expose l'économique, l'art de régler la maison. Là, encore, il s'agit d'un rapport de domination. De la femme cette fois. Assez particulier, car il s'agit de la faire progresser pour qu'elle devienne un partenaire valable dans la gestion.

Enfin, le grand sujet, l'érotique, considère les "relations avec les garçons". C'est tout un chapitre très étonnant, troublant. Il invite à se détacher de sa vision actuelle de l'homosexualité pour essayer de comprendre les grecs. Pour eux, c'était naturel de désirer le beau et les corps de jeunes garçons étaient clairement beaux. Aucun jugement moral derrière. En revanche, leur problématique, c'était que la pénétration c'est bien, c'est être un dominant, un homme libre qui commande. Et être pénétré, tout l'inverse. Donc, ils avaient un vrai problème dans la question du rapport au garçon. Il s'agit d'une séquence particulière où les jeunes hommes libres à la fin de l'adolescence vont être courtisés par des hommes plus vieux. Et il y a toute une codification pour que ça soit possible. L'aimé doit refuser, mais pas trop, obtenir des choses en échange, mais ne pas se prostituer. Et l'amant doit montrer son amour, mais respecter la volonté de l'autre. (si c'est une femme, un esclave, ou autre, on s'en fout, clairement). Parce que cet autre va devenir un homme libre. Donc, à la fois, il existe des fenêtres où c'est ok, notamment quand c'est le prémisse d'une amitié purgée du désir sexuel. Mais c'est quand même compliqué.

Voilà, super intéressant !

29 février 2020 : Le Problème à trois corps, de Liu Cixin (2008)

Franchement pas top

16 mars 2020 : Or Noir, de Matthieu Auzanneau (2015)

Vraiment génial, ça se lit comme un thriller, c'est d'une profondeur de vue incroyable. J'en sors assez bousculé et pessimiste. On a tout construit sur le pétrole et celui-ci va disparaitre. Ce qui m'a le plus marqué, c'est l'intrication, aux états-unis, des milieu du renseignement, de la politique, de la banque et du pétrole, avec notamment le clan Bush ou les Rockefeller. Ça donne l'impression qu'il s'agit d'une poignée de gens, qui contrôlent le monde. Et ça doit être un effet de zoom, mais ça donne l'impression quand même d'une grande compétence de ces hommes sur l'après guerre, contrairement à la génération Dick Cheney qui s'est quand même bien planté.

1er avril 2020 : Il faut qu'on parle de Kevin, de Lionel Shriver (2003)

Pas mal. C'est très troublant, le rapport de haine à son enfant. Ça m'a mis assez mal à l'aise. Un peu long.

25 avril 2020 : Mémoires d'Hadrien, de Marguerite Yourcenar (1951)

Très bon livre. J'y suis rentré après avoir laissé de côté le livre de Peter Senge. Et ça a été comme un soulagement. Trouver une langue, une profondeur. Dès les premières page, c'est comme un muscle qui s'est détendu, une tension qui s'est apaisée. Le livre est bien. Plein de bonnes phrases, profondes. Assez succincts, il donne ce point de vue qui flatte : celui du regard de haut, rétrospectif, plein de sagesse. On se voit égal de l'empereur à pouvoir l'écouter si intime. Et c'est riche. Le personnage aussi est fort : légèrement imbu de lui même. Puissant depuis toujours et au delà de ce qu'on pourrait imaginer aujourd'hui. Maniaque. Et homosexuel, pour ce que ça veut dire. Son amour pour Antinoüe est assez passionnant. On voit un personnage froid et aussi un peu débauché. Seul reproche : c'est assez froid comme livre, comme écriture. Assez distant.

6 mai 2020 : Antifragile, de Nassim Taleb (2012)

Pour appliquer les conseils de Taleb, j'ai relu son livre. Je l'avais lu une première fois il y a quelques années et ça m'avait beaucoup marqué.

C'est vraiment bien. Ça se lit super bien, vraiment. C'est hyper foisonnant, donc parfois difficile à synthétiser, mais c'est voulu. Clairement, il fait un grand effort de vulgarisation, ou de "racontage" d'idées très conceptuelles. Et il m'apparait beaucoup plus sympathique qu'après la première lecture. J'ai beaucoup moins envie de lutter contre lui, de le contrer. Il me semble aussi beaucoup plus dans le doute, ouvert. C'est vraiment riche. Je retiens, plus spécifiquement, le concept d'option : un investissement limité et connu pour un gain potentiellement illimité ; et la stratégie des haltères : limiter les dégâts, par une attitude très conservatrice et en même temps prendre de très grands risques.

20 mai 2020 : La Méditerranée, de Fernand Braudel (1949)

J'avais envie d'essayer Braudel après avoir lu un court livre de lui l'année dernière. C'est quelque chose de spécial, tout à fait énorme. C'est d'abord une somme d'impressions, un très grand voyage, une description synthétique mais énorme, pleins de mots. C'est l'impression de pénétrer dans un sujet avec beaucoup de temps, de place. Donc, c'est très bien. Même si c'est assez exigeant et un peu fatiguant. La plongée dans l'univers vaut le coup. J'ai appris des choses sur le fait d'habiter les montagnes, d'éviter les plaines, l'importance des villes, l'influence du climat sur le reste. Et c'est drôle de fondre de cette manière dans un sujet que je ne connaissais pas.

1er juin 2020, Germinal, d'Emile Zola (1885)

C'est vraiment génial. Ça se lit super bien, c'est une super aventure. Et qu'est-ce que c'est riche, prenant, bouleversant ! La description de la descente dans la mine, c'est vraiment extraordinaire et choquant. J'imaginais pas que des hommes aient fait ça : descendre 600 mètres sous terre, se glisser dans des tunnels hyper étroits, chauds, humides, pour faire un boulot harassant. C'est vraiment dingue. Et ça rappelle que ça existe aujourd'hui, juste que c'est plus en France. Et les descriptions des bourgeois sont géniales, hyper drôle dans leur décalage. C'est aussi très intéressant sur le devenir révolutionnaire, l'absence de stratégie et la solitude des mineurs, la grande nécessité de la lutte pour améliorer les conditions d'existence de ces travailleurs. Et les personnages sont ouf, surtout la Catherine, qui s'accroche à son amant qui la bat. Bref, génial !

3 juin 2020 : Liv Maria, de Julia Kerninon (2020)

Excellent, mais je ne suis pas très objectif !

17 juin 2020 : Le Mythe de la Virilité, de Olivia Gazalé (2017)

Pas mal. Ça se lit très bien, et c'est assez intéressant. j'avais pas mal de doutes au début. En gros, mon frein vient du côté un peu essentialisant du propos. Le féminisme se veut une dé-essentialisation des rapports de sexe, mais les explications des sources, des origines du problèmes me semblent assez essentialisantes : le rapport au sang par exemple. Ça se veut vrai pour toutes cultures, toutes civilisations. Après, c'est vrai que l'oppression des femmes est une constante. Mais, on ne répond  pas, selon moi, à la question : pourquoi c'est apparu, quand, et pourquoi ça change maintenant.

En gros, c'est une façon de décrire l'histoire qui n'est pas généalogique, qui ne remet pas les problèmes dans leur contexte. C'est du jugement rétrospectif. C'est assez facile de dire que les romains étaient horribles sur tel ou tel truc. Et que nous ,c'est mieux. Je suis d'accord mais j'apprends rien, je ne décale pas mon point de vue. C'est un peu normatif. Comparé par exemple aux bouquins de Foucault sur la sexualité qui vont décrire de manière précise ce qui faisait problème, pour se rendre compte que ça marche pas du tout comme on pensait... Le surplomb, c'est bof.

Et ses synthèses sur les sujets de société sont brillants, mais un peu... scolaire. Je suis d'accord avec son point de vue sur le voile, mais je sais pas si il faut un point de vue.

Bon, mais ça m'a quand même touché, sur mon propre rapport à ces questions. Le rapport au conflit, à l'injonction à la force, tout ça. Ça m'a fait bouger sur des trucs je pense, sur la nécessité de nourrir la part féminine. Et : n'est pas problématisé le rapport avec le libéralisme. On voit une évolution très rapide de la société. C'est chouette pour les minorités, mais compliqués pour ceux qui tenaient à l'ancienne normalité. Est-ce qu'on peut séparer le "bon" libéralisme (social) du "mauvais" (éco) - point du vue bobo de gauche. Et est-ce que le rôle de la société, ce n'est pas de créer de la stabilité ? de l'homéostasie ? et donc de garder chacun à sa place ? bref, ça manque un peu de problème, mais c'est bien.

28 juin 2020 : Bullshit Jobs de David Graeber (2018)

Bon, en fait c'était vraiment chouette. Le style de Graeber est très particulier. Très conversation, et pas trop universitaire. Du coup, c'est à la fois agréable et déroutant. Son approche, résolument qualitative est intéressante et aussi provocante. Pas de chiffre, sinon un pauvre sondage, sur lequel il base tout son raisonnement. Des raccourcis hyper fort et assumé (si on fait le revenu universel, on règle le problème climatique, sans autre explication...). Une posture révolutionnaire simplificatrice : on pourrait juste arrêter ces jobs qui ne servent à rien...

Mais, au delà de ça, une vraie richesse. Un propos à la fois simple et profond, sur notre rapport au travail, l'idée qu'on ne peut être bien payé pour des choses utiles. Les 3 types de causes : individuelle, structurelle et politique (pourquoi on ne change pas les choses). Le passage sur les life cycle job, qui montre une origine du salariat.

Et, c'est quand même de la dynamite. Le dialogue avec les témoignage est très bon. Le côté profondément tu du problème, l'impensé de nos politiques (il nous faut de l'emploi !). Bref, ça m'a bien plu, envie de l'utiliser avec Epigo. Une question quand même : il reste dans une vision classique de l'économie, avec capital et travail qui s'affronte. Sa perspective, c'est l'automatisation. Or, la considération énergétique change tout. D'une, l'horizon, c'est pas forcément moins d'effort. Et surtout, il faut ajouter Bataille, la Part Maudite. Derrière l'étonnement : pourquoi, collectivement, on fait ça ? Il y a cette considération que l'enjeu n'est pas la rareté mais l'abondance. Notre problème en tant qu'homo sapiens, c'est de gérer l'abondance. Les sociétés qui se sont complexifiés étaient les sociétés de bord de mer avec plus de ressources. Elles ont aussi été les sociétés qui ont commencé à oppresser les femmes. En gros, on va toujours chercher à s'emmerder avec des trucs compliqués dès lors qu'on aura un surplus...

11 juillet 2020 : Le Joueur, de Dostoïevski (1866)

Très cool. On entre dans le bouquin au milieu de quelque chose, c'est assez brillant. La situation est complexe : l'héritage de la grand mère, l'amour du héro pour Paulina, tout ça est déjà engagé quand on rejoint le héro. Il est assez cool, d'ailleurs, pas vraiment sympa, assez hautain, et en même temps, assez attachant. Et la roulette est super bien décrite.

20 juillet 2020 : La cinquième Discipline, de Peter Senge (1990)

Bof bof. C'est à la fois très intéressant sur la partie systémique et assez décevant sur les autres sujets. Je pense que c'est dû à la traduction, mais les livres de management sont quand même d'une platitude... ça tombe des mains.

7 août 2020 : Une logique de la communication, de Watzlawick et al. (1967)

Super bien ! Assez ardu, pas mal de formalisation, mais une vision très claire de la communication, de la systémique, de la pragmatique. Je me retrouve grave dans leur positionnement, d'étude et d'impact sur les effets des choses. Leur utilisation de la logique est sympa. Et : ils avaient décrit la systémique avec brio. C'est un bon outil pour parler de ce que c'est que la communication, j'ai fait une modeste tentative ici.

9 août 2020 : Retour de service, de John Le Carré (2020)

Très sympa. J'adore Le Carré. Il ne m'en reste pas forcément grand chose, mais je m'en délecte à chaque fois.

18 août 2020 : Unité 8200, de Dov Alfon (2019)

Je me suis fait avoir par une pub, avec le bandeau qui disait : "du Le Carré sous amphétamine". C'était nul. Ok pour les amphètes, vraiment pas sur Le Carré.

19 août 2020 : L'idolâtrie de la vie, d'Olivier Rey (2020)

Très cool. Je souhaitais lire ce mec depuis longtemps. C'est une position très intéressante, un peu conservatrice, réaliste. Sympa.

24 août 2020 : Le Sorcier de Terremer, d'Ursula Le Guin (1968)

Très bien. C'est étonnant, les livres de Le Guin semblent assez "en surface". Les évènements s'enchainent vite. Y a pas la logorrhée habituelle de la fantasy. Et y a pas aussi les réflexes guerriers, basiques. C'est un monde qui semble vraiment intéressant. Hâte de lire la suite.

5 septembre 2020 : Jeune Homme, de Karl Ove Knaussgard (2009)

Je me suis lancé dans ce troisième tome de Knaussgard avec l'envie de retrouver cette chaleur, cette tendresse, cette émotion que j'avais ressenti dans les 2 premiers. Et j'ai été un peu déçu. C'est toujours aussi fort dans les descriptions, l'intensité de la normalité, la plongée dans l'esprit de Knaussgard. Mais, même si j'ai pu comprendre et toucher du doigts des trucs super forts sur l'enfance, je suis resté sur ma faim. C'est un peu long. Et contrairement aux autres et notamment au premier, il y a unité de lieu et de temps. Pas d'allers retours avec le Karl Ove d'aujourd'hui, sa vie, qui faisaient, je trouve, le sel des deux premiers tomes. Alors, c'est hyper fort, mais au bout d'un moment, c'est trop. Mais bon, ça reste difficile à lâcher !

6 septembre 2020 : L'Ecole de Palo Alto, de Picard et Marc (2013)

Je creuse Palo Alto. Ce petit livre a le mérite de répondre à des questions concrètes : quelle place a pris Bateson ? Watzlawick ? Comment tout ça a fonctionné dans son époque ? C'est hyper hyper intéressant, cette aventure intellectuelle et concrète. Le livre est très bien fait et se lit très bien.

13 et 19 septembre 2020 : Dune 1 et Dune 2, de Franck Herbert (1965)

Je me suis lancé dans Dune parce que j'avais vu la bande annonce du film qui va sortir en novembre. Je cherchais des bouquins un peu "récompense". J'avais lu Dune à 13 ans... Et il me restait pas mal de choses. Franchement, c'est très chouette. Assez baroque, et très sympa sur la dimension écologique.

27 septembre 2020 : Une Histoire de l'Ecologie, de Jean-Paul Déléage (19911)

Très intéressant. Et hyper impressionnant par son côté "docte". Le nombre et la variété des ouvrages cités est bluffant. On voit bien l'évolution de l'écologie, qui se décolle progressivement de ses origines botanistes / naturalistes pour devenir une science analytique. L'auteur met bien en lumière les débats liés à la mathématisation de l'écologie. Et ses liens avec la physique notamment. Les perspectives d'écologie globale sont intéressantes aussi. Ça donne à voir des grands esprit donc les capacités intellectuelles semblent ouf. Les conclusions sont déprimantes, pour un livre écrit en 1991. Tout était déjà dit.

27 septembre 2019 : Développer l'Intelligence Collective, de Philippe Labat (2019)

Intéressant et assez riche. Un livre pour le boulot, avec beaucoup de matière et plein de choses à récupérer.

19 octobre 2020 : Les Tombeaux d'Atuan, d'Ursula Le Guin (1970)

Super. C'est hyper rafraichissant. On adopte, en détail, le point de vue d'une prêtresse qui intègre au plus jeune âge un drôle de culte... C'est très épuré, synthétique et en même temps profond. C'est vraiment une fantasy troublante et intéressante !

24 octobre 2020 : Le Silence des Animaux, de John Gray (2013)

Honnêtement, je suis bien passé à côté. Ça m'a fait pensé au livre On Grand Strategy de John L. Gaddis : c'est une suite d'histoire brillamment exposées, de citations longues de livres, mais où je comprends pas du tout où on va ! Ça doit être le fait d'avoir lu ce livre très fatigué, ou de l'avoir lu en plusieurs fois, mais je serais bien en peine de le synthétiser. Je crois au fond que le sujet ne m'intéresse pas. Oui, le progrès est un mythe, mais on s'en fout, ce qui compte c'est ce qu'on fait ou pas....

1er novembre 2020 : L'Ultime Rivage, d'Ursula Le Guin (1972)

Sympa, mais ça se tasse un peu, au bout d'un moment. Peut-être trop de Le Guin cette année.

19 décembre 2020 : Les Misérables I, de Hugo (1862)

C'est assez extraordinaire. Ça allie d'un côté le souffle et le rythme (à certains moments) d'un roman d'aventure, avec du rebondissement, de l'intrigue et de l'autre côté une envergure intellectuelle de malade. C'est dingue la place qu'il prend, pour creuser, décrire, approfondir. On voit aussi une époque, celle du progrès. La croyance dans le fait que la marche de l'humanité allait amener au Bien. Et tout semble "classique" à mes yeux de lecteurs. Les personnages sont déjà connus, voire des noms communs ("fais pas ta cosette"). C'est hyper puissant.

24 décembre 2020 : Le Diable tout le temps, de Donald Ray Pollock (2011)

Polar très sympa, hyper dark. Ça donne vraiment à voir le côté fou de l'Amérique, derrière le mythe de la période glorieuse de l'après-guerre. Après, ça casse pas non plus 3 pattes à un canard.

Photo : Tom Hermans on Unsplash